Outre la tourbière des Guillemins située sur les communes du Bizot et du Mémont, la CCPR possède sur son territoire deux complexes tourbeux, celui des Belles-Seignes (Le Bizot, Noël-Cerneux, La Chenalotte, Le Narbief) et celui de la Seigne des Guinots (Bonnétage, Le Russey, Les Fontenelles). Mais, et comme la quasi-totalité des tourbières franc-comtoises, celles-ci ont été dégradées au cour des siècles précédents à des degrés divers par les activités humaines et notamment l’extraction de la tourbe pour le chauffage au cours des siècles précédents.
Pourtant, à l’échelle du territoire, les tourbières, véritables archives scientifiques sur l’histoire des climats, rendent de nombreux services : réservoirs de biodiversité, régulation et filtration des eaux et importants stocks de carbone.
En effet, les tourbières représentent 3% des terres émergées du globe mais contiennent à elles seules 30% de tout le carbone mondial piégé dans les sols. Lorsqu’elles fonctionnent correctement, elles accumulent lentement et fixent durablement du carbone. Mais lorsqu’elles sont dégradées, elles relâchent rapidement dans l’atmosphère ce carbone stocké durablement des milliers d’années sous forme de gaz à effet de serre. Elles contribuent alors au changement climatique. Une tourbière dysfonctionnelle peut émettre jusqu’à 30 tonnes équivalent CO2 par hectare et par an, ce qui correspond à un trajet en voiture d’environ 4 fois le tour de la Terre
Après celui de 2014 à 2021, le nouveau programme, le LIFE Climat tourbières du Jura 2022-2029 a été lancé officiellement le 02 février 2023. D’un montant d’environ 12 millions d’euros et financé à hauteur de 60% par l’Europe et à 27% par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, il permettra aux maitres d’ouvrages (l’EPAGE Doubs Dessoubre et au Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté pour les deux complexes tourbeux), de lancer d’importants travaux de réhabilitation : la neutralisation des fossés de drainage, le rehaussement du fond des cours d’eau et réméandrement. Le premier site concerné sera celui des Seignes du Narbief, après une étude du potentiel de restauration réalisée en 2022. Les travaux devraient commencer cet été – automne tandis que celle sur la restauration des Belles-Seignes démarrent cette année.